Que sont la glucosamine et la chondroïtine ?
La glucosamine est un monosaccharide naturellement présent dans notre corps. Elle est le précurseur de plusieurs glycosaminoglycanes tels que l’acide hyaluronique, la chondroïtine ou le sulfate de kératane qui composent des agrécanes, constituants très importants de la matrice extracellulaire. Elle est présente dans certains aliments, mais on l’obtient majoritairement dans des compléments alimentaires, provenant de la chitine de l’exosquelette des crustacés ou de champignons. Pour être plus stable, la glucosamine se présente sous forme de sel (sulfate ou hydrochloride), qui va se séparer dans notre système digestif. La forme sulfatée est souvent privilégiée car c’est la forme naturellement présente dans notre corps, et le sulfate pourrait stimuler la synthèse de glycosaminoglycanes dans le cartilage. C’est donc celle-ci que nous avons choisie pour nos produits.
La chondroïtine est le glycosaminoglycane le plus abondant dans nos cartilages. Elle permet de retenir l’eau dans le tissu et donc de maintenir sa pression osmotique, son élasticité et sa flexibilité. On en trouve dans les os et les cartilages animaux, et principalement dans les compléments alimentaires.
Un effet positif sur l’arthrose
Les bienfaits de la prise de sulfates de glucosamine et de chondroïtine pour l’arthrose ont été étudiés et débattus depuis longtemps à cause de l’irrégularité des résultats et d’un effet placébo parfois élevé. Néanmoins, la plupart des groupes se mettent maintenant d’accord sur l’utilité de ces suppléments et leur sûreté, car ils sont souvent mieux tolérés que certains anti-inflammatoires. L’étude GAIT2 en 2006 a montré sur 1583 patients que la prise de glucosamine et de chondroïtine associées permettait de diminuer la douleur quotidienne (score OARSI-OMERACT)3 des personnes souffrant d’arthrose modérée ou sévère. D’autres études ont souligné que la combinaison de glucosamine et de chondroïtine pouvait réduire la douleur de la même façon que la prise d’un analgésique narcotique (2x 50mg de Tramadol)4 ou d’un anti-inflammatoire non stéroïdien inhibant COX2 (Célécoxib)5, et augmenter la mobilité de l’articulation (temporo-mandibulaire ou genou). Cette combinaison a été associée à une amélioration du score de Lequesne,6 démontrant un meilleur fonctionnement de l’articulation handicapante, et du score WOMAC7, soulignant une diminution de la douleur lors de la vie quotidienne. Elle permettrait de plus de réduire le gonflement, l’effusion et la raideur de l’articulation lorsque l’arthrose n’est pas trop avancée.8–11 En limitant l’avancement de la maladie et ses symptômes sur le long terme, la prise de chondroïtine et de glucosamine permet de diminuer les risques de remplacement total d’une articulation (jusqu’à 2x moins de remplacement de genou par exemple)12. L’amélioration des symptômes peut être d’autant plus efficace lorsque la glucosamine et la chondroïtine sont associées à une source de flavonoïdes13, par exemple le cynorrhodon.
Effet protecteur sur les articulations : par quels biais ?
L’analyse de leurs propriétés au niveau cellulaire a montré que les sulfates de glucosamine et de chondroïtine permettaient de modifier la structure des articulations,14 ce qui explique qu’ils puissent interférer avec la progression des maladies articulaires. Le rapport effectué par Calamia et al. en 201410 souligne les effets de la chondroïtine et de la glucosamine sur le cartilage, mettant en avant leurs propriétés anti-inflammatoires et chondro-protectrices.
Elles peuvent notamment diminuer la dégradation du cartilage, en réprimant par exemple les MMP (métalloprotéases qui dégradent le collagène et les agrécanes), les intermédiaires cataboliques et l’oxydation de lipides et de protéines. D’autre part, l’activation des enzymes inhibitrices de MMP (TIMPs) a été détectée dans le sang et le liquide synovial. 10 La culture de chondrocytes avec de la glucosamine ou de la chondroïtine a permis d’augmenter la production d’acide hyaluronique par les cellules synoviales, et de protéoglycanes et de collagène par les chondrocytes. 10 Le profil des protéines sécrétées par les chondrocytes est aussi orienté sur la restauration d’un cytosquelette adéquat. Lorsque l’arthrose se déclenche, l’os sous-chondral est remodelé (ex : formation d’ostéophytes) et le métabolisme des ostéoblastes est altéré vers plus de résorption. Ces mécanismes peuvent être renversés par la prise combinée de glucosamine et de chondroïtine.15
La chondroïtine et la glucosamine limitent de plus la présence de marqueurs de l’inflammation (cytokines, prostaglandines, oxyde nitrique, protéine C-réactive…) et l’activation de certains processus cellulaires inflammatoires (liés à l’activation de COX2 ou NFκB par exemple), qui sont suractivés chroniquement dans l’arthrose. Des prélèvements dans le liquide synovial ont montré la diminution des niveaux de prostaglandines (molécules inflammatoires) et le maintien d’un niveau bas de cytokines (contrairement à leur augmentation dans le groupe contrôle d’arthrose), soulignant le pouvoir anti-inflammatoire de la chondroïtine et de la glucosamine. Leur synergie a un effet sur les protéines produites par les chondrocytes, notamment celles reliées à la modulation du stress oxydatif, à la production d’énergie, et au métabolisme de la cellule. 10
Leurs propriétés permettent donc une lente et durable diminution de la douleur et de l’inflammation, et une amélioration stable des fonctions de l’articulation.
Chondroïtine et glucosamine : comment agissent-elles ?
La chondroïtine étant une assez grosse molécule, elle ne va pas pouvoir entrer dans les cellules articulaires pour avoir un effet. Son pouvoir anti-inflammatoire réside dans le fait qu’elle va pouvoir se lier à différents récepteurs à la surface des chondrocytes (CD44, TLR4, ICAM1) et influencer l’activation de cascades menant à l’activation de la transcription de certains gènes. Ainsi, d’une part, les molécules inflammatoires ou celles dégradant la matrice extracellulaire vont être inhibées. D’autre part, la chondroïtine va stimuler certaines molécules permettant la synthèse de composants matriciels comme l’acide hyaluronique ou le collagène, et va augmenter la croissance des chondrocytes.
La glucosamine au contraire peut entrer dans la cellule grâce aux transporteurs de glucose. Elle va ensuite être modifiée et peut aller interagir avec certains processus cellulaires (ex : compétition avec translocation nucléaire de NFκB), ce qui va limiter l’expression de gènes pro-inflammatoires et protéolytiques. Elle va également devenir un substrat pour la synthèse de protéoglycanes (entre autres).
Une bonne absorption et une grande concentration dans les tissus
Pour documenter l’absorption intestinale suivant la prise orale de sulfate de glucosamine, des molécules fluorescentes ont été données à des chevaux et des échantillons de liquide synovial et de sang ont été pris régulièrement. Les niveaux de glucosamine dans le plasma étaient élevés entre 30 min et 4h après la prise, et sont restés élevés dans le liquide synovial durant plus de 12h.16 Concernant le sulfate de chondroïtine radioactif administré par voie orale (chiens et rats), environ 70% est absorbé, dont une proportion significative en tant que polymères intacts (probablement par pinocytose).17 Il augmente rapidement dans le plasma, constituant un long plateau (max après 28h ou 14h), et une grande concentration a été observée dans le cartilage des articulations.18
Ainsi, il est maintenant clair que la prise orale de ces molécules peut atteindre et agir dans nos tissus.
Glucosamine et chondroïtine : la peau n’est pas en reste
La glucosamine, au travers des glycosaminoglycanes et protéoglycanes dont elle est le précurseur, permet d’améliorer l’hydratation de la peau et de réduire les rides. En tant qu’inhibiteur de la tyrosinase, elle peut réguler la production de mélanine et être utile pour traiter l’hyperpigmentation.19 La chondroïtine peut également être bénéfique pour l’accélération de la cicatrisation, notamment en cas de brulure.19,20
Un effet sur nos systèmes cardiovasculaires et intestinaux
La glucosamine, bien que fréquemment utilisée pour les problèmes articulaires, semble avoir d’autres bienfaits pour notre corps. Certaines études ont souligné un bénéfice pour le système cardiovasculaire, car la prise de glucosamine serait associée à une réduction des risques de maladies coronariennes, d’AVC et de mort due à un problème cardiovasculaire.21 En plus de l’impact cardiovasculaire, elle semble réduire plus largement toutes les causes de mortalité ainsi que les décès liés aux maladies digestives, respiratoires et cancers.22,23 Une étude souligne par exemple que la prise de glucosamine et de chondroïtine combinées a été associée à un protection contre les risques de cancers colorectaux.24 De même, au niveau de la santé intestinale, sa prise limiterait les ballonnements et la constipation, tout en influençant les bactéries du microbiote intestinal. Cela s’explique car la glucosamine, tout comme la chondroïtine, sont principalement métabolisées par la flore intestinale avant d’avoir un effet sur notre corps. Néanmoins, d’autres études de plus grande taille doivent confirmer ces résultats.25,26
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Indications :
Les compléments alimentaires ne doivent pas être utilisés en remplacement d’une alimentation variée. L’apport journalier recommandé ne doit pas être dépassé. En général, les compléments alimentaires ne conviennent pas aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants et adolescents. Tenir hors de portée des enfants.
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